Le billet de Renée SCHANEN

Je vote, donc je suis…

Une réflexion sur la citoyenneté active.

Ce premier billet est résolument politique.
Politique au sens de la vie de la cité et non au sens de tel ou tel parti politique.
Politique dans le projet de ce nouveau lieu d’échanges où la raison prévaudra sur l’émotion, où l’argument répondra à l’injonction : « Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ».

Le propos est donc de partager une conviction sur cet acte fondamental de la vie démocratique, à savoir le vote et les significations qu’il convoque. Exprimer son accord ou son désaccord sur un projet collectif peut aussi se traduire par « je vote donc je pense, et si je pense, j’agis ».

Notre propos est ancré dans l’ici et maintenant de notre société qui confond République et Démocratie ; nous n’en débattrons pas dans cette rubrique, mais c’est une réflexion fondamentale à mener.

Le vote est bien plus qu’un simple geste mécanique consistant à déposer un bulletin dans une urne. Il incarne une profonde expression de notre identité citoyenne, un acte par lequel nous affirmons notre place dans la société et notre participation au processus démocratique. L’idée derrière « Je vote donc je suis » s’inscrit dans la lignée du célèbre cogito de Descartes, où l’être se définit par un acte conscient et volontaire. De la même manière, l’acte de voter ne se réduit pas à une simple obligation civique, mais représente une déclaration d’existence politique et sociale.

Voter, c’est revendiquer son rôle dans la construction de la société. En choisissant nos représentants ou en participant à des référendums, nous façonnons activement l’avenir collectif. À travers cet acte, nous exprimons non seulement nos convictions et nos attentes, mais nous nous positionnons aussi comme acteurs du changement. Refuser de voter, en revanche, c’est céder ce pouvoir, cette voix, aux autres. Ainsi, voter devient un acte de liberté, mais aussi de responsabilité : en participant au processus électoral, nous assumons notre rôle dans la destinée commune.

Dans une société démocratique, le droit de vote est l’un des piliers de la liberté individuelle. Ce droit témoigne de la reconnaissance de l’individu en tant que membre à part entière d’une communauté politique. Voter, c’est donc non seulement un droit, mais aussi un devoir moral envers les générations passées et futures. C’est une façon de dire « je suis présent », « je compte » et « je fais partie de cette société ». En ce sens, l’expression « Je vote donc je suis » souligne l’importance de l’engagement politique pour la réalisation de soi en tant que citoyen.

Mais ayons à l’esprit que l’acte de vote est intimement lié à un certain nombre de biais cognitifs. Bon nombre d’électeurs votent sur la forme et non sur le fond des idées, sensibles à l’apparence physique, à la rhétorique, à ce que pensent leurs voisins, à la défense de leurs intérêts propres, etc. C’est pourquoi une analyse des projets proposés est nécessaire, tout comme une éducation en amont de nos enfants sur ce que représente ce droit acquis de haute lutte par nos aînés.

Tocqueville avait bien noté que le confort démocratique comportait un risque : celui de nous rendre complètement indifférents à l’intérêt collectif. Ainsi, l’indifférence devient un signe d’abstention.

En conclusion

« Je vote donc je suis » ne se limite pas à une formule symbolique, mais reflète une vérité profonde sur la nature de l’individu dans une démocratie. Les années à venir vont nous conduire vers les urnes : municipales, législatives, présidentielles. Puisse ce magazine vous ouvrir les voies d’une mobilisation massive pour un vote constructif.

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