Le billet de Renée SCHANEN

Ta vie privée t’appartient !

Dans un monde où la technologie connecte tout et tout le monde, la vie privée est devenue un bien précieux mais fragile. Chaque clic, chaque partage ou chaque « j’aime » sur les réseaux sociaux peut exposer des morceaux de notre vie à des inconnus, des entreprises ou des algorithmes. Pourtant, notre vie privée n’a jamais été aussi essentielle pour préserver notre liberté, notre sécurité et notre identité.

« Ta vie privée t’appartient » est bien plus qu’une simple affirmation : c’est un rappel fondamental que chacun a le droit de contrôler ce qui est partagé ou non. Vos données personnelles, vos conversations, vos photos ou votre localisation ne doivent pas devenir une monnaie d’échange à l’insu de votre consentement.

Le sens de la vie revient-il à faire connaître à la multitude le contenu de chacun de ses repas, le Dieu que l’on prie, le parti politique auquel on adhère, ou encore le genre et le nombre de partenaires qui partagent notre couche ?

Dans la vie réelle, combien d’entre nous divulguent à leur entourage, depuis leur fenêtre, le moindre détail de leurs activités ? Il est de la responsabilité individuelle de chacun de faire preuve de maturité, même si celle-ci reste numérique.

Être ou paraître, le fond ou la forme ?

Telle est probablement la question majeure et cachée de cette grande vitrine de nous-mêmes que nous exposons à l’envie. Nous avons toutes et tous besoin de reconnaissance, mais cela doit-il passer trop souvent par une technologie qui nous échappe, voire nous manipule à notre insu, pour servir d’autres finalités (mercantiles, contrôle de nos vies, etc.) ?

La vie privée a longtemps été discrète. Non pas qu’il ne se passait rien, mais la réserve et une certaine pudeur étaient de mise, en l’absence d’une technologie envahissante et dominante.

« Souviens-toi de ton futur ! » pourrait être l’enjeu prédictif à convoquer pour mesurer ce qui nous échappe à peine le clic fatal effectué.

Il faut ici aborder ce que produit l’apparition, voire l’ingérence, du numérique entre ce qu’il est et ce que son émergence provoque. C’est ce que Stéphane Vial nomme ontophanie. Le numérique est, et pour autant il nous échappe par ses nouveautés, au-delà même de ses applications. En créant du « distanciel », il interroge le lien social dans ce que Gaston Bachelard nomme la phénoménotechnique. Cette notion désigne tout à la fois la capacité des objets de manifester, de prescrire, d’autoriser ou de produire un certain type de contact social.

Heureusement, des outils existent pour protéger votre vie privée : des paramètres de confidentialité sur les plateformes numériques, des navigateurs respectueux des données ou encore le recours à des messageries sécurisées. Mais cela passe aussi par une prise de conscience collective : limiter les informations que nous divulguons en ligne. Reprendre le contrôle, c’est choisir de vivre connecté tout en restant maître de son intimité. Après tout, ta vie privée t’appartient.

Renée Schanen

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