Le billet de Renée SCHANEN

Vivre ensemble…

…dans la France d’aujourd’hui.

Illustration @SanaaK Sisters in humanity

Voici donc ce second billet, non pas d’humeur, mais dans la suite de celui sur ‘le vote’ une proposition de réflexion sur le « vivre ensemble » . Résolument Politique sans être polémiste, il convoque encore et toujours la dialectique de l’émotion et de la raison.

Vivre ensemble dans la France d’aujourd’hui

Le concept du « vivre ensemble » en France est une valeur profondément ancrée dans les discours puis dans les actes des personnes engagées, il renvoie à l’idée d’une coexistence harmonieuse entre les citoyens, indépendamment de leurs origines, de leurs croyances, de leurs opinions ou de leur statut social. Cela s’inscrit dans les principes de la République française, qui repose sur trois piliers : « Liberté, Égalité, Fraternité ».

A cela je rajoute volontiers un quatrième pilier, celui de la laïcité.

En effet, ce principe fondamental en France, inscrit dans la constitution, garantit la séparation des religions et de l’État. Elle permet à chacun de vivre librement ses croyances dans la sphère privée, tout en assurant une neutralité religieuse dans l’espace public. Ce cadre laïque contribue au vivre ensemble en créant un espace commun où chacun est traité de manière égale, quelles que soient ses convictions religieuses.

Seulement, la France est une nation de longue tradition d’immigration, ce qui la rend culturellement diverse. Le défi du vivre ensemble réside souvent dans l’intégration des populations issues de différentes origines. L’intégration, en France, est perçue comme l’adhésion aux valeurs républicaines et au respect des lois, tout en permettant une certaine expression de la diversité culturelle.

Seul je ne peux rien, ensemble nous pouvons tout !

On ne peut pas plaire à tout le monde et vivre ensemble ne signifie de se côtoyer chacun avec tout le monde et tous les temps. Projet utopique ?

Aujourd’hui, l’une des grandes fractures de notre temps réside pourtant dans ce vivre ensemble qui fait face à plusieurs défis contemporains :

– Les tensions liées à la religion, notamment autour de la visibilité des signes religieux dans l’espace public.

– Les inégalités économiques et sociales, qui peuvent fragmenter la société et créer des tensions dans les quartiers populaires où se concentrent souvent les populations immigrées.

– La montée des nationalismes et des mouvements identitaires, qui peuvent remettre en question les idéaux de fraternité et d’ouverture aux autres.

« Aujourd’hui on vit côte à côte… Je crains que demain on ne vive face à face« . Disait l’ancien sénateur maire de Lyon Gérard Collomb. (2018)

Créer des îlots de fraternité…

Heureusement, de nombreuses initiatives locales et associatives œuvrent pour renforcer le lien social et favoriser le vivre ensemble. Que ce soit par des activités culturelles, sportives, éducatives ou solidaires, ces actions permettent de créer des espaces de rencontre et de dialogue entre les différentes composantes de la société française. #JeuxOlympiques

La place de l’école.

L’école en France joue un rôle essentiel dans l’apprentissage du vivre ensemble. Elle est un lieu où les enfants, issus de milieux variés, apprennent non seulement des savoirs, mais aussi les valeurs citoyennes, telles que la tolérance, le respect des différences et la solidarité. L’école républicaine a pour vocation de former des citoyens égaux, capables de vivre en harmonie dans une société diverse.

Et si pour vivre-(harmonieusement) -ensemble chaque français s’inspire du discours de John Fitzgerald Kennedy de 1961 où il dit je cite « Vous qui, comme moi, êtes citoyens du monde, ne vous demandez pas ce que votre pays ferait pour vous, mais demandez-vous ce que nous pouvons faire, ensemble, pour la liberté de l’homme » ce à quoi je complète avec « pour le vivre-ensemble ! ».

Bref ‘le vivre ensemble’ ne se décrète pas. Il n’est ni acquis, jamais définitif. Il s’apprend, il s’éduque et la différence enrichit, cimente la fraternité, sans obérer des droits et devoirs de chacune et chacun.

C’est bien un enjeu de société qui se joue et le passé comme l’actualité du moment montrent que l’utopie de la cité heureuse est comme ce ‘barrage sur le Pacifique’ ; fragile tout autant qu’il fait peur et les Hommes et Femmes de bonne volonté n’auront de cesse de le construire et le consolider.

Renée Schanen

Vous pourriez également aimer...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *