« Ma succession ? Pourquoi s’en soucier, je ne serai plus là ! Mes enfants et le notaire s’en chargeront bien. » Ah, si seulement c’était si simple… En réalité, rien ne se fait automatiquement après un décès. Derrière cette idée se cachent bien des démarches compliquées.
Qui fait quoi après un décès ?
Quand quelqu’un nous quitte, de nombreuses questions surgissent : qui paie les factures ? Qui s’occupe de la maison ? Qui contacte les organismes sociaux ? Ce sont souvent vos proches qui doivent gérer ces tracas, car le notaire règle la succession entre six mois et un an, mais attention, il ne s’occupe pas de l’administratif quotidien !
De plus, comme les comptes bancaires du défunt sont bloqués, c’est souvent à la famille d’avancer les frais. Anticiper cette situation permet à vos proches de vivre cette étape du deuil plus sereinement, tout en optimisant la transmission de votre patrimoine de votre vivant.

Un exemple concret : la gestion des obsèques
Au décès de papa ou maman, la première tâche consiste à organiser les obsèques. Quelle épreuve quand il faut choisir le cercueil, les fleurs, le type de cérémonie… Crémation ou inhumation ?! À cela s’ajoute la question du règlement de la facture, car les comptes ont été bloqués par la banque. Si une tolérance est pratiquée pour le paiement des obsèques, les proches sont souvent confrontés à l’obligation d’avancer une partie des frais.
La gestion des biens : un défi pour les héritiers
Vient ensuite la question de la gestion des biens. Papa et maman avaient une maison à la campagne, mais nous, enfants, habitons trop loin pour nous en occuper. Il va falloir sécuriser cette maison désormais inhabitée, relever le courrier, et continuer à régler les factures d’énergie et d’assurances en attendant que la succession soit finalisée.
Et cette maison, la gardons-nous ou la vendons-nous ? Entre frères et sœurs, le désaccord est souvent inévitable. Il est important de comprendre que chaque enfant bénéficie d’une part réservée, et chacun doit pouvoir payer les frais de succession qui lui sont dus individuellement. Malheureusement, il arrive souvent qu’il faille vendre le patrimoine familial pour couvrir ces frais, et ce, dans la précipitation, à un prix bien inférieur à la valeur réelle.
Des solutions existent, mais il faut oser en parler
Il est essentiel d’anticiper. Prévoir un capital décès via une prévoyance, maximiser son épargne sur une assurance-vie, ou encore envisager une donation de son vivant sont autant de moyens pour faciliter la transmission du patrimoine.
Selon notre situation matrimoniale ou familiale, nous n’avons pas les mêmes problématiques.
Mariage ou PACS : attention aux idées reçues
Beaucoup pensent que PACS et mariage, c’est la même chose. Eh bien, non ! Si vous êtes mariés, vous êtes automatiquement héritier de votre conjoint et ne payez pas de droits de succession. En revanche, si vous êtes pacsés, ce n’est pas pareil : il faut faire un testament, sinon vous pourriez vous retrouver en indivision avec… vos beaux-parents !
Un autre point important : les pensions de réversion, c’est-à-dire une partie de la retraite du défunt, ne sont versées qu’au conjoint marié. Les pacsés et concubins ne peuvent pas y prétendre et doivent se tourner vers des solutions d’assurance pour garantir leur sécurité financière.
Les entrepreneurs aussi doivent se préparer
Pour les entrepreneurs, la question de la succession revêt une importance particulière. Si un associé décède, ses parts sociales sont transmises à ses héritiers, généralement ses enfants. Or, cela peut poser problème pour l’associé survivant ou pour la viabilité de l’entreprise, qui n’a pas toujours la capacité de racheter ces parts. Il est donc conseillé d’anticiper ces situations avec des solutions juridiques et assurantielles.
Préparer sa succession : un acte de prévoyance
Pour protéger ses proches et éviter les mauvaises surprises, la première étape consiste à réaliser un bilan patrimonial. En fonction de votre situation familiale et professionnelle, ainsi que de vos objectifs, vous pouvez mettre en place des solutions adaptées, que vous pourrez faire évoluer avec le temps, au même rythme que vous.
Stéphanie Amoros Agent général d’assurance et mandataire exclusif en opérations de banque et services de paiement