Un monde en perpétuel mouvement !
Le concept de “société liquide”, popularisé par le sociologue polonais Zygmunt Bauman, désigne une époque marquée par l’instabilité, l’incertitude et la fluidité des relations sociales, économiques et identitaires. Dans cette société, les structures rigides d’autrefois – famille, travail, religion, engagement politique – se dissolvent progressivement, laissant place à des liens plus fragiles, temporaires et individualisés.
À l’ère de la modernité liquide, les individus sont appelés à s’adapter sans cesse à des environnements en constante évolution. La flexibilité devient une valeur cardinale, tant dans le monde professionnel que dans la sphère intime. Les carrières linéaires cèdent la place à des parcours discontinus, tandis que les relations affectives deviennent plus éphémères, marquées par la peur de l’engagement et le besoin de liberté.
Cette fluidité n’est pas sans conséquences. Si elle offre une plus grande autonomie et la possibilité de se réinventer, elle engendre aussi de l’insécurité, de l’isolement et un sentiment de perte de repères. Le lien social se fragilise, la solidarité se délite, et l’individu, souvent livré à lui-même, doit faire face à une pression constante pour réussir, plaire et évoluer.
-Tout se crée – Rien ne se gère – Tout se jette –
La société liquide reflète ainsi une modernité où tout change rapidement : modes de vie, technologies, valeurs. Dans ce contexte mouvant, la quête de stabilité devient paradoxale : les individus cherchent des ancrages dans un monde qui les pousse à rester mobiles. Liquide Vs solide : ce qui s’évapore et ce qui reste, l’éphémère contre le durable.
Comprendre la société liquide, c’est saisir les tensions qui traversent notre époque : entre liberté et précarité, autonomie et solitude, innovation et déracinement. C’est aussi interroger notre capacité collective à recréer du lien, du sens et de la cohésion dans un monde qui semble glisser entre nos doigts.
Comprendre certes, ne pas subir, mais agir et réagir aussi et surtout, cela est essentiel.
Nous sommes dans l’analyse des conséquences mais il faut s’interroger sur les causes.
‘Quand le sage montre les étoiles, l’imbécile regarde le doigt’.
Les causes possibles convoquent l’Histoire, la Politique et ils nous faut les comprendre au mieux.
Aussi, la vision du monde est bien ce qu’il faut interroger dans cette problématique matérialiste qui confond insidieusement les moyens et les fins.
Nous assistons probablement à ‘la fin de l’Histoire’ selon le titre éponyme de l’ouvrage de Francis FUKUYAMA publié en 1992, reprenant pour une part la pensée de Hegel et Nietzsche.
Le capitalisme néo libéral, promoteur de la plus grande consommation pour le plus grand nombre (cela reste à démontrer !) s’est mué en une ploutocratie qui assujettit le plus grand nombre dans la consommation éphémère. A qui profite le crime ?
Certes, des voix et des voies réagissent pour que les colibris ici et là réveillent les consciences.
Cela forme-t-il un projet Politique pour en action faire société ?
Ce que nous déplorons à défaut de vouloir le comprendre est de notre responsabilité : nos enfants sont pour une part ce que nous en avons faits.
Mais sans volonté politique forte, nous sommes passés du vivre ensemble à survivre tout seul.
Renée Schanen